A tous ceux qui n'ont pas pu venir nous rendre visite ne vous inquiétez pas, l'association vous promet une mise en ligne, d'ici à la fin de l'été, des deux vidéos retraçant l' aventure: le temps de résidence et la visite virtuelle de l'expo. Et oui, on ne se refuse rien!!
lundi 9 juillet 2007
Stage de fonderie d'Art
A tous ceux qui n'ont pas pu venir nous rendre visite ne vous inquiétez pas, l'association vous promet une mise en ligne, d'ici à la fin de l'été, des deux vidéos retraçant l' aventure: le temps de résidence et la visite virtuelle de l'expo. Et oui, on ne se refuse rien!!
samedi 2 juin 2007
L'Atelier de Montmirat
Une précaution supplémentaire à également été apporté à certains moules, les plus gros d'entre eux, qui ont été féraillé pour les rendre plus résistant encore à la coulée: tels des bétons armés, ils ont été renforcés à l'aide de tiges de fer intégrées à l'une des couches argileuses, de même qu'à l'extérieur de la coque grâce à un fil de fer plus fin adhérant au moule à l'aide de barbotine, une couche d'argile très fine.
Les choses se déroulant pour le moins normalement, Dominique continue de nous expliquer les aspects tant techniques que physiques liés à la fusion de métaux, le tout en gardant un oeil sur le bronze qui chauffe depuis bientôt une heure dans son four à creuset de confection artisanale. Son mode de fabrication nous a même été dévoilé, en voici d'ailleurs les éléments principaux pour les férus de fonderie qui se reconnaîtreront (Salut Papi!):
3) UN BRULEUR QUI VIENDRA ALIMENTER LE FOUR EN PROPANE par le fond,
4) DE LA LAINE DE SILICE POUR L'ISOLATION ET RECOUVRIR LE FOUR.
LA COULEE DU BRONZE
Enfin nous y sommes, le bronze est arrivé à l'état de fusion et il est temps d'installer l'ensemble des moules pour la coulée. Tout doit être précisément à sa place, la coulée ne prend que quelques secondes et ne laisse pas de place à l'approximation!
... Savez vous d'ailleurs qu'une supersitition à la peaux dure sévit chez les fondeurs du monde entier interdisant aux femmes en périodes menstruelles d'assister à la coulée, ces dernières favorisant apparemment les accidents...Alors pouvoirs mystiques ou supercherie? Ici personne ne s'y ai risqué Dominique et Myriam ayant déjà vérifié par eux même cette hypothèse qui c'est malheureusement justifiée, mais rassurez vous il n'y pas eu de grands bléssés, juste une grosse frayeur!
Mais revenons à la fusion du jour et une astuce pour nettoyer le bronze en fusion de toutes les scorilles qui flottent à la surface ( petites particules étrangères): casser un verre de table et le "jeter" dans la fusion, il formera une couche protectrice figeant les particules qui pourra être retirées à l'aide du ringard...Malin!
Installation des moules dans une brouette remplie de sable de silicium permettant à la fois de les bloquer, d'éviter les éclaboussures de bronze en fusion tombées à côté du moule et donc de le figer pour récupération et utilisation ultérieure.
Sortie du creuset et installation dans la chaise avant la coulée du bronze
Bon ben voilà, comme on a tous bien travailler ce matin, nous avons décidé d'aller nous restaurer un petit peu avant la deuxième coulée... Dans un esprit bon enfant tout le monde à cuisiner un petit plat à partager avec les autres, résultat un repas pantagruélique qui a ravi nos amis américains et qui a conforté notre french réputation de parfaits gourmets. ( arrosé de petits vins comme il faut bien sur!)
Ces petits repas, toujours fort appréciables, sont aussi l'occasion de nourrir de nombreuses discussions autour des Métiers de l'Art et des questions qui nous taraudent dans ce projet: qu'elles concernent la matière ou la communauté artistique...
...mais aussi et sans oublier la rigolade !
DEUXIEME COULEE ET DEMOULAGE DES COQUES
Myriam et Alain travaillant le bronze brut de fondu pour le dégager des restes du moules , c'est le décochage.
Prochaines étapes: ébarbage, limage, polissage et patinage!
dimanche 20 mai 2007
L'aventure continue
Nous arrivons sur les lieux de la résidence où nous retrouvons Myriam, Dominique et Alain en plein broyage de bouse. En effet au séchage de la première couche, apparition de fentes trop nombreuses due au mélange ne contenant pas assez de fibres végétales. Ce problème sera résolu par le rajout d’un nouvelle couche de jus de bouse rendu plus fluide par l’apport technique de Babeth, la femme d’Alain : le presse légumes !!!
Trêve de plaisanteries, Myriam entame le deuxième trempage pour parfaire cette première couche fissurée.
Après le trempage vient le séchage
Laurent arrive sur les lieux, notre photographe et témoin de cette expérience, il capture les traces de la rencontre : un geste, un regard, une matière. La résidence devient elle aussi matière d’une nouvelle création. Par son regard posé sur cette création, ainsi que celui de Sendrine, ils permettent la mise en abîme de ce processus de création et participe à la transmission collective de l’expérience.
Laurent,
et oui on a pas son talent , on vous promets un plus joli portrait ainsi que celui de Sendrine, enfin vous l’avez en pleine pratique de son art !!!
Profitant du temps de séchage, nous prenons pour un temps la casquette de journaliste invitant Alain, Myriam et Dominique à une interview filmé où nous leur posons des questions relatives à l’expérience (à découvrir lors de l’exposition). La motivation n’est pas immédiate, comprenez l’exercice n’est pas facile dotant qu’il est sans filet, place à la spontanéité !!! Ils se laissent finalement prendre au jeu et c’est une mine d’informations que nous recueillons. Par cette interview et des films réalisés dans les ateliers, une nouvelle trace de la création, la capture d’un ressenti afin que le public absent de ce processus puisse le saisir lors de l’exposition.
Le séchage terminé, la réalisation de la troisième couche se prépare, un mélange de terre argileuse qu’il faut tamiser et de balle de riz, 50/50 lié par de l’eau. Cette couche s’appelle le moule coque.
Tamisage de la terre argileuse
Les deux matières du mélange : argile tamisé et balle de riz
Le moule coque
Durant l’application du moule coque (épaisseur maximum de 1 cm) les langues se délient, nous rebondissons sur les thèmes abordés dans l’interview. Dominique et Alain nous font part de leursexpériences respectives de rencontres artistiques. Au delà d’un échange de savoir faire, cette rencontre permet l’échange d’autres savoirs, l’être et le dire. Nous partageons nos idées et visions de la création, de la transmission entre autres. Nous retiendrons ici l’image de vase communicant d’Alain parlant de la transmission et l’ouverture, l’accueil des fondeurs faits à Dominique et Myriam lors de leurs voyages. Nous évoquons également leurs milieux respectifs, le tournage et la fonderie, avec pour l’un la création d’une association pour le tournage d’art en France et pour l'autre le manque d’échange entre fondeurs de France.
La journée se termine sur ses dires et nous quittons toujours à regret cette bulle créatrice, coupée du monde, en pleine garrigue.
Nouvelles étapes
Suite au modelage de la cire, nos amis entament la réalisation des différentes couches constituant les moules qui serviront à la fabrication d’un bronze d’art selon la technique traditionnelle de la cire perdue que Myriam et Dominique ont appris auprès de Tejesh Man Shakya à Katmandou au Népal. Cette méthode est beaucoup moins répandue que la technique de la cire perdue burkinabée qui elle utilise du crottin de cheval et de l’argile (explication de cette technique sur le lien Non Grata production, la fonderie). A la différence, la méthode népalaise utilise les matières suivantes, argile, bouse de vache et balle de riz.
Ainsi Dominique, Alain et Myriam préparent le mélange de la première couche : tamisage de l’agile, extraction du jus de bouse de vache pour un mélange composé moitié bouse moitié argile appelé couche de contact.
Extraction du jus de bouse de vache
Les deux matières composant la couche de contact : argile et jus de bouse de vache
Le mélange passé au tamis
Le temps du séchage nous vous retrouvons pour la deuxième étape et une nouvelle journée !
jeudi 10 mai 2007
première semaine et nouveaux essais.
Après les premiers essais fructueux du tournage de la cire, c'est bien un bol qui servira de modèle pour l'une des pièces qui seront coulées en bronze.
Il faut dire que cette idée n'est pas tombée du ciel, Myriam et Dominique sont de grands voyageurs avides de nouvelles rencontres, humaines bien sûr mais techniques aussi: Burkina Faso, Népal, et très prochainement l'Asie. Leur périple aura pour but de découvrir les secrets des bronzes sonores tels les bols chantant tibétains, les gongs et autres tambours; leur parcours: la Birmanie, la Thaïlande et la Chine. Mais le secret n'est pas facile à percer: c'est le traitement particulier du bronze et la régularité des parois qui lui permettent de chanter à la perfection. La physique ne laisse rien au hasard, il faut être précis et méticuleux sinon ça sonne faux!
Il paraitrait que là-bas aussi ils tournent directement sur bronze......peut-être un premier élément de réponse.
Concernant l'ornementation ou le traitement de texture, nos amis se sont essayés directement sur un morceau de bronze: mouler les détails du bol en cire donnerait un résultat bien moins net.
Encore une fois, les outils d'Alain se prêtent parfaitement à cette mission: le résultat, même s'il est différent de celui obtenu à partir des ciseaux d'orfèvrerie, reste enthousiasmant et enchante Myriam qui y voit de nouvelles possibilités de gravure.
Quant à Dominique et Alain, c'est tout naturellement qu'ils échangent leurs casquettes: Dominique s'essaie seul au tour alors qu'Alain commence le modelage à la cire. Changement de repères et de discours, on dirait que l'expérience fonctionne à la perfection.
Cet épisode vous sera contée par la deuxième photographe "de l'Esprit à la Matière", Sandrine Bonnefond, lors de l'exposition du 20 au 24 juin à la Maison des Compagnons de Nîmes.
mercredi 25 avril 2007
premier jour de résidence et premières photos
On l’attendait avec impatience cette toute première résidence de « l’Esprit à la Matière », et bien voilà, c’est chose faite…elle a débuté ce mercredi 18 avril dans un petit coin de paradis de la garrigue d’Uzès,
On y était et on vous raconte :
Nous étions quelques uns ce jour là à pouvoir profiter de l’expérience, Alain bien sur (le tourneur sculpteur, c’est chez lui que ça se passe), Myriam et Dominique (les fondeurs sculpteurs), Laurent (le photographe), deux apprentis tourneurs et nous-mêmes !
Après une première rencontre la semaine dernière, nos trois artistes-artisans avaient prévu de se lancer dans deux tests décisifs pour la suite de leur collaboration : Tourner de la cire et du laiton (alliage de cuivre et de zinc), deux matières que travaillent habituellement Dominique et Myriam dans leur fonderie de Monmirat.
Mais une fois n’est pas coutume, c’est avec la technique d’Alain qu’il vont la redécouvrir : le tournage.
Petits rappels utiles :
Le métier de fondeur :
L’utilisation du bronze en sculpture remonte à la plus haute antiquité. La technique de base n’a pas changé à travers les siècles : après avoir modelé un objet en cire, on le recouvre d’un mélange à base d’argile, on le fait cuir, ce qui vide la cire (technique de la cire perdue). Puis on y coule le bronze et il ne reste plus qu’à briser le moule de terre cuite pour voir apparaître l’objet.
Cette technique est issue des traditions du Burkina Faso ou elle est encore utilisée, de même que dans d’autres régions d’Afrique ou en Inde.
→ Lien vers
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=4765
Le métier de tourneur :
La technique du tournage sur bois, attestée en 1350 av JC en Egypte est présente dans d’autres civilisations du bassin Méditerranéen, chez les Etrusques en particulier, avant d’arriver en Europe au Moyen Age.
La technique consiste à mettre en rotation sur un tour une pièce en bois à laquelle on donnera une forme à l’aide d’outils tenus à la main : gouges, bédanes, racloirs. Les tours anciens étaient actionnés par une force manuelle, aujourd’hui ils sont équipés de moteurs électriques, mais le principe reste le même et le geste est toujours présent.
→ Lien vers
La première étape du tournage sur cire : un réel succès !
Dominique Villier observant les gestes d'Alain Mailland
La matière est plus tendre que le bois, et se modèle plus facilement et beaucoup plus vite. Elle impose toutefois d’autres réalités : la saison et la température de l’atelier la rendent molle, pour plus de précaution, Alain Dominique et Myriam décident donc de la mettre… au frigo ! (Quelques minutes suffisent à la rendre plus dure).
étapes N°1 et 2 :
fixer la pièce de cire sur le tour, puis mettre ce dernier en rotation
étape N°3
Alain Mailland sculptant la cire à l'aide du Bédane
Autre découverte : la cire tournée ça colle ! Nos amis joueront donc du racloir et du chalumeau pour tout nettoyer, et oui tout ne peut pas être parfait.
déballage de cire après creusage du bol!!
Myriam et Dominique en profitent pour redécouvrir cette matière sous un nouvel aspect : en coupeaux elle donne de nouvelles formes et caractéristiques, ce qui semble donner des idées à Myriam !
La seconde étape, tournage du laiton ça marche aussi !
Cette fois-ci il faut un peu plus de maîtrise, de force dans le geste et d’affûtage d’outil : le laiton est plus résistant que la cire et le bois, il a tendance à polir les instruments plus vite.
Le résultat est immédiat : la laiton prend tout son éclat, cette fois-ci les déchets sont moins gênant, il s’agit de poussière mais quelle poussière, magnifique !
Trois p’tits tours plus tard (facile !) et du papier à gros grain …voilà le laiton parfaitement poli: c’est vraiment magique !
Attention les yeux!
laiton tourné et poncé
En conclusion, cette journée a été plutôt positive, les expériences ont toutes fonctionné et nos trois artiste-artisans ont les idées en ébullition.
On ne vous en dit pas plus, enfin d’ici la semaine prochaine, c’est promis !
Un petit mot, pour terminer, sur la deuxième résidence qui devait avoir lieu ces jours-ci, nous sommes au regret de vous annoncer qu’elle ne pourra pas avoir lieu comme prévu. Mais rassurez vous, nous vous réservons bien d’autres collaborations !
vendredi 20 avril 2007
Présentation
Voila un petit récapitulatif du projet, ses évolutions et nouvelles ouvertures :
De l’Esprit à la Matière est un projet de recherche et d’expérimentation basé sur des rencontres techniques, humaines et idéologiques des différents métiers de l’Art tels que l’artisanat, l’artisanat d’art, les arts plastiques et le design. Le rapprochement de ces disciplines est sans aucun doute le rapport le plus intéressant qu’il y ait à explorer en matière de créativité, de rupture et de renouvellement artistique. Le but d’une telle expérience n’est pas de prouver qu’il existe une seule et unique façon de travailler la matière, mais bien de démontrer que la collaboration et la fusion de différents savoir-faire peuvent être à l’origine d’un mécanisme de création nouveau. Cette idéologie repose sur un principe de consensus situé entre la transmission et l’écoute ainsi que sur un respect mutuel des valeurs d’autrui.
Cet échange se concrétise par la mise en place d’une résidence artistique entre Alain Mailland, tourneur sur bois à Uzès et Dominique et Myriam Villiers, fondeur sculpteur sur bronze à Montmirat. Cette rencontre s’axe sur deux enjeux majeurs : une conception purement technique interrogeant la matière et l’aspect social d’un travail commun agissant à la fois sur le plan individuel et collectif. Des travaux photographiques, d’écriture et vidéo graphiques permettront de transmettre cette expérience au grand public.
L’esprit de ce projet rejoint l’idéologie du compagnonnage qui est celle du partage, de l’échange et de la rencontre comme en témoigne la précédente collaboration entre des apprentis de la Maison des Compagnons du Devoir de Nîmes et les étudiants en arts appliqués de la faculté de Nîmes autour du mobilier urbain. Cette philosophie commune rassemble le temps de l’exposition De l’Esprit à la Matière, l’ensemble de ces savoirs et leurs diverses imprégnations. Cette exposition présentera donc les processus de création et œuvres de ces différents métiers de l’art : les travaux nés de la résidence, les chefs d’œuvres des compagnons et les créations autour du mobilier urbain.
Cet évènement est ouvert au grand public et entièrement gratuit. Il réunira amateurs d’art contemporain, d’artisanat, d'artisanat d'art et du design, ainsi que les professionnels et les personnes en formation des divers métiers de l’Art autour d’une discussion lors du vernissage, le mercredi 20 juin 2007. Ce sera l’occasion d’une mise en commun de la philosophie « De l’Esprit à la Matière » et les différentes interrogations que pose cette expérience.
Cette évènement est également ouvert au jeune public (écoles primaires, centres de loisirs et centre social), où l’enfant découvrira de manière ludique les différents métiers de l’Art (les techniques, les matières et le travail de création…) afin d’éveiller son sens critique sur l’Art.
Exposition De l’Esprit à la Matière
Vernissage et discussion mercredi 20 juin à partir de 19h00
Exposition du mercredi 20 juin au dimanche 24 juin 2007
De 9h00 à 18h00
Maison des Compagnons du Devoir de Nîmes
Four À Chaux - 3, Chemin du Compagnon – 30900 NIMES