lundi 9 juillet 2007

Stage de fonderie d'Art


Bonjour à tous,

nous revoilà après ce temps d'exposition riche d'expérience à la maison des Compagnons du devoir de Nîmes qui nous laissera un souvenir mémorable. Nous tenions donc tout particulièrement à remercier chacune des personnes qui ont rendu possible ce projet: des institutions aux petites associations et entreprises locales, aux artistes, aux Compagnons, mais aussi à chacun d'entre vous pour l'intérêt que vous portez à l'association et aux actions qu'elle défend. Car c'est aussi pour transmettre nos expériences et nos envies que l'association continuera de vous faire vivre de l'intérieur ces moments de rencontre et de création qui confirment que "c'est en échangeant que l'on progresse", dixit Alain Mailland, et on est surs que nous avons encore tous beaucoup à apprendre les uns des autres. Merci à tous.
A tous ceux qui n'ont pas pu venir nous rendre visite ne vous inquiétez pas, l'association vous promet une mise en ligne, d'ici à la fin de l'été, des deux vidéos retraçant l' aventure: le temps de résidence et la visite virtuelle de l'expo. Et oui, on ne se refuse rien!!

En attendant on continue dans l'échange de savoir pour vous proposer quelque chose de vraiment sympa: un stage de fonderie d'art en compagnie de Myriam et Dominique Villiers, le couple voyageur du projet "de l'Esprit à la Matière", qui se propose de vous faire découvrir la technique traditionnelle népalaise pour la conception d'une sculpture en bronze. Alors si cette expérience vous a donné des idées, n'hésitez pas, ils sauront vous guidez à travers cette expression artistique fabuleuse qu'est le bronze.


les prochains stages se dérouleront a Gallician du 16 au 20 juillet
à Avignon du 9 au 13 juillet et à Anduze du 23 au 27 juillet (date érronée sur l'encart).
Si ces stages vous intéresse contacter les numéros suivants: 04 66 80 15 91 ou 06 26 98 33 49
ou encore l'adresse suivante: non-grata@wanadoo.fr
tarif: 350 €

samedi 2 juin 2007

L'Atelier de Montmirat



C'était une première et nous sommes tous ravis de cet échange d'ateliers pour nous retrouver à Montmirat, chez Dominique et Myriam, pour l'étape décisive de la coulée...

Tout le monde est là: Dominique et Myriam bien sur, Alain, les deux photographes Laurent et Sendrine qui se rencontrent pour la première fois, un tourneur sculpteur américain, sa femme, et nous mêmes, les apprentis stagiaires futures professionnelles des Métiers de l'Art! (!)


A notre arrivée les travaux ont déjà commencé:


Certes l'atelier est un peu vide, car nos deux globe trotters en ont vendu une partie pour financer leur périple de dix mois, mais l'essentiel est là - four à creuset et four à moules - de quoi nous occuper durant cette journée qui s'annonce riche d'enseignements!

Tout commence par le vidage des moules grâce à la technique de la cire perdue, technique vieille comme le monde qui consiste à chauffer le moule (ici au chalumeau) pour faire fondre la cire évacuée par les tiges de coulées et qui laissera son empreinte à l'intérieur du moule pour y recevoir le bronze en fusion. Notez que rien ne se perd et que la cire récupérée servira à bien d'autres modelages après avoir été filtrée.





Une fois les coques entièrement vides, il convient de les cuir dans un four à 800°C pour les rendre réfractaires et qu'elles puissent supporter de très hautes températures comme celle du bronze en fusion qui atteint pas moins de 1 200°C!



les différents moules sont calés dans un amas de bûches de bois minutieusement organisé.




Une précaution supplémentaire à également été apporté à certains moules, les plus gros d'entre eux, qui ont été féraillé pour les rendre plus résistant encore à la coulée: tels des bétons armés, ils ont été renforcés à l'aide de tiges de fer intégrées à l'une des couches argileuses, de même qu'à l'extérieur de la coque grâce à un fil de fer plus fin adhérant au moule à l'aide de barbotine, une couche d'argile très fine.




Les choses se déroulant pour le moins normalement, Dominique continue de nous expliquer les aspects tant techniques que physiques liés à la fusion de métaux, le tout en gardant un oeil sur le bronze qui chauffe depuis bientôt une heure dans son four à creuset de confection artisanale. Son mode de fabrication nous a même été dévoilé, en voici d'ailleurs les éléments principaux pour les férus de fonderie qui se reconnaîtreront (Salut Papi!):

vérification de la température du bronze à l'aide du ringard, s'il ne reste pas collé à la tige c'est qu'il est à bonne température.
1) SE PROCURER UN BIDON,

2) DES BRIQUES BLANCHES REFRACTAIRES pour "tapisser" l'intérieur du bidon,
3) UN BRULEUR QUI VIENDRA ALIMENTER LE FOUR EN PROPANE par le fond,
4) DE LA LAINE DE SILICE POUR L'ISOLATION ET RECOUVRIR LE FOUR.












LA COULEE DU BRONZE



Enfin nous y sommes, le bronze est arrivé à l'état de fusion et il est temps d'installer l'ensemble des moules pour la coulée. Tout doit être précisément à sa place, la coulée ne prend que quelques secondes et ne laisse pas de place à l'approximation!


... Savez vous d'ailleurs qu'une supersitition à la peaux dure sévit chez les fondeurs du monde entier interdisant aux femmes en périodes menstruelles d'assister à la coulée, ces dernières favorisant apparemment les accidents...Alors pouvoirs mystiques ou supercherie? Ici personne ne s'y ai risqué Dominique et Myriam ayant déjà vérifié par eux même cette hypothèse qui c'est malheureusement justifiée, mais rassurez vous il n'y pas eu de grands bléssés, juste une grosse frayeur!


Mais revenons à la fusion du jour et une astuce pour nettoyer le bronze en fusion de toutes les scorilles qui flottent à la surface ( petites particules étrangères): casser un verre de table et le "jeter" dans la fusion, il formera une couche protectrice figeant les particules qui pourra être retirées à l'aide du ringard...Malin!




Installation des moules dans une brouette remplie de sable de silicium permettant à la fois de les bloquer, d'éviter les éclaboussures de bronze en fusion tombées à côté du moule et donc de le figer pour récupération et utilisation ultérieure.











Sortie du creuset et installation dans la chaise avant la coulée du bronze


Bon ben voilà, comme on a tous bien travailler ce matin, nous avons décidé d'aller nous restaurer un petit peu avant la deuxième coulée... Dans un esprit bon enfant tout le monde à cuisiner un petit plat à partager avec les autres, résultat un repas pantagruélique qui a ravi nos amis américains et qui a conforté notre french réputation de parfaits gourmets. ( arrosé de petits vins comme il faut bien sur!)

Ces petits repas, toujours fort appréciables, sont aussi l'occasion de nourrir de nombreuses discussions autour des Métiers de l'Art et des questions qui nous taraudent dans ce projet: qu'elles concernent la matière ou la communauté artistique...



...mais aussi et sans oublier la rigolade !



DEUXIEME COULEE ET DEMOULAGE DES COQUES













Myriam et Alain travaillant le bronze brut de fondu pour le dégager des restes du moules , c'est le décochage.

Prochaines étapes: ébarbage, limage, polissage et patinage!

dimanche 20 mai 2007

L'aventure continue


Nous arrivons sur les lieux de la résidence où nous retrouvons Myriam, Dominique et Alain en plein broyage de bouse. En effet au séchage de la première couche, apparition de fentes trop nombreuses due au mélange ne contenant pas assez de fibres végétales. Ce problème sera résolu par le rajout d’un nouvelle couche de jus de bouse rendu plus fluide par l’apport technique de Babeth, la femme d’Alain : le presse légumes !!!


L’instant est cocasse : broyer la bouse au presse légumes, ça sent, ça gicle et nos amis sont tous habillés de blanc…..les idées fusent, la proposition est lancée, bataille rangée de bouse de vache !!! Ne vous inquiétez pas notre raison a pris le dessus….dommage !!!

Trêve de plaisanteries, Myriam entame le deuxième trempage pour parfaire cette première couche fissurée.



Après le trempage vient le séchage




Laurent arrive sur les lieux, notre photographe et témoin de cette expérience, il capture les traces de la rencontre : un geste, un regard, une matière. La résidence devient elle aussi matière d’une nouvelle création. Par son regard posé sur cette création, ainsi que celui de Sendrine, ils permettent la mise en abîme de ce processus de création et participe à la transmission collective de l’expérience.



Laurent,

et oui on a pas son talent , on vous promets un plus joli portrait ainsi que celui de Sendrine, enfin vous l’avez en pleine pratique de son art !!!





Profitant du temps de séchage, nous prenons pour un temps la casquette de journaliste invitant Alain, Myriam et Dominique à une interview filmé où nous leur posons des questions relatives à l’expérience (à découvrir lors de l’exposition). La motivation n’est pas immédiate, comprenez l’exercice n’est pas facile dotant qu’il est sans filet, place à la spontanéité !!! Ils se laissent finalement prendre au jeu et c’est une mine d’informations que nous recueillons. Par cette interview et des films réalisés dans les ateliers, une nouvelle trace de la création, la capture d’un ressenti afin que le public absent de ce processus puisse le saisir lors de l’exposition.


Le séchage terminé, la réalisation de la troisième couche se prépare, un mélange de terre argileuse qu’il faut tamiser et de balle de riz, 50/50 lié par de l’eau. Cette couche s’appelle le moule coque.







Tamisage de la terre argileuse
















Les deux matières du mélange : argile tamisé et balle de riz









Le moule coque








Durant l’application du moule coque (épaisseur maximum de 1 cm) les langues se délient, nous rebondissons sur les thèmes abordés dans l’interview. Dominique et Alain nous font part de leurs
expériences respectives de rencontres artistiques. Au delà d’un échange de savoir faire, cette rencontre permet l’échange d’autres savoirs, l’être et le dire. Nous partageons nos idées et visions de la création, de la transmission entre autres. Nous retiendrons ici l’image de vase communicant d’Alain parlant de la transmission et l’ouverture, l’accueil des fondeurs faits à Dominique et Myriam lors de leurs voyages. Nous évoquons également leurs milieux respectifs, le tournage et la fonderie, avec pour l’un la création d’une association pour le tournage d’art en France et pour l'autre le manque d’échange entre fondeurs de France.























La journée se termine sur ses dires et nous quittons toujours à regret cette bulle créatrice, coupée du monde, en pleine garrigue.

Nous laissons nos amis pour le séchage des moules et l’application de la deuxième couche du moule coque (1cm maximum aussi) que Dominique et Myriam effectueront chez eux.


Prochain rendez vous fixé pour la coulée du bronze !!!

Nouvelles étapes

Durant la dernière journée de modelage de la cire et la mise en place des tiges de coulée (tiges en cire collées à la sculpture en cire qui serviront d’entonnoir pour la coulée du bronze) de nouvelles expérimentations ont été menées : sculpture à partir des rubans de copeaux de cire tournée, intégration de copeaux de bois enduis de cire…


Suite au modelage de la cire, nos amis entament la réalisation des différentes couches constituant les moules qui serviront à la fabrication d’un bronze d’art selon la technique traditionnelle de la cire perdue que Myriam et Dominique ont appris auprès de Tejesh Man Shakya à Katmandou au Népal. Cette méthode est beaucoup moins répandue que la technique de la cire perdue burkinabée qui elle utilise du crottin de cheval et de l’argile (explication de cette technique sur le lien Non Grata production, la fonderie). A la différence, la méthode népalaise utilise les matières suivantes, argile, bouse de vache et balle de riz.






Ainsi Dominique, Alain et Myriam préparent le mélange de la première couche : tamisage de l’agile, extraction du jus de bouse de vache pour un mélange composé moitié bouse moitié argile appelé couche de contact.











Extraction du jus de bouse de vache















Les deux matières composant la couche de contact : argile et jus de bouse de vache





Le mélange passé au tamis











Le temps du séchage nous vous retrouvons pour la deuxième étape et une nouvelle journée !

jeudi 10 mai 2007

première semaine et nouveaux essais.


Les choses commencent à se préciser pour nos trois artiste-artisans,


Dominique et Myriam Villiers, Alain Mailland - photo L. Lesschaeve

Après les premiers essais fructueux du tournage de la cire, c'est bien un bol qui servira de modèle pour l'une des pièces qui seront coulées en bronze.
Il faut dire que cette idée n'est pas tombée du ciel, Myriam et Dominique sont de grands voyageurs avides de nouvelles rencontres, humaines bien sûr mais techniques aussi: Burkina Faso, Népal, et très prochainement l'Asie. Leur périple aura pour but de découvrir les secrets des bronzes sonores tels les bols chantant tibétains, les gongs et autres tambours; leur parcours: la Birmanie, la Thaïlande et la Chine. Mais le secret n'est pas facile à percer: c'est le traitement particulier du bronze et la régularité des parois qui lui permettent de chanter à la perfection. La physique ne laisse rien au hasard, il faut être précis et méticuleux sinon ça sonne faux!
Il paraitrait que là-bas aussi ils tournent directement sur bronze......peut-être un premier élément de réponse.


Concernant l'ornementation ou le traitement de texture, nos amis se sont essayés directement sur un morceau de bronze: mouler les détails du bol en cire donnerait un résultat bien moins net.
Encore une fois, les outils d'Alain se prêtent parfaitement à cette mission: le résultat, même s'il est différent de celui obtenu à partir des ciseaux d'orfèvrerie, reste enthousiasmant et enchante Myriam qui y voit de nouvelles possibilités de gravure.



















Effet de texture sur bronze à l'aide de fraise électrique




















Quant à Dominique et Alain, c'est tout naturellement qu'ils échangent leurs casquettes: Dominique s'essaie seul au tour alors qu'Alain commence le modelage à la cire. Changement de repères et de discours, on dirait que l'expérience fonctionne à la perfection.

Cet épisode vous sera contée par la deuxième photographe "de l'Esprit à la Matière", Sandrine Bonnefond, lors de l'exposition du 20 au 24 juin à la Maison des Compagnons de Nîmes.

mercredi 25 avril 2007

premier jour de résidence et premières photos

Ça y est, c’est parti !

On l’attendait avec impatience cette toute première résidence de « l’Esprit à la Matière », et bien voilà, c’est chose faite…elle a débuté ce mercredi 18 avril dans un petit coin de paradis de la garrigue d’Uzès,

On y était et on vous raconte :


Nous étions quelques uns ce jour là à pouvoir profiter de l’expérience, Alain bien sur (le tourneur sculpteur, c’est chez lui que ça se passe), Myriam et Dominique (les fondeurs sculpteurs), Laurent (le photographe), deux apprentis tourneurs et nous-mêmes !


Après une première rencontre la semaine dernière, nos trois artistes-artisans avaient prévu de se lancer dans deux tests décisifs pour la suite de leur collaboration : Tourner de la cire et du laiton (alliage de cuivre et de zinc), deux matières que travaillent habituellement Dominique et Myriam dans leur fonderie de Monmirat.

Mais une fois n’est pas coutume, c’est avec la technique d’Alain qu’il vont la redécouvrir : le tournage.


La question est de savoir s’il sera possible pour le tourneur d’intervenir sur ces deux nouvelles matières aux propriétés bien différentes du bois vert qu’il a coutume de travailler.



Petits rappels utiles :


Le métier de fondeur :

L’utilisation du bronze en sculpture remonte à la plus haute antiquité. La technique de base n’a pas changé à travers les siècles : après avoir modelé un objet en cire, on le recouvre d’un mélange à base d’argile, on le fait cuir, ce qui vide la cire (technique de la cire perdue). Puis on y coule le bronze et il ne reste plus qu’à briser le moule de terre cuite pour voir apparaître l’objet.

Cette technique est issue des traditions du Burkina Faso ou elle est encore utilisée, de même que dans d’autres régions d’Afrique ou en Inde.

→ Lien vers

http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=4765



Le métier de tourneur :

La technique du tournage sur bois, attestée en 1350 av JC en Egypte est présente dans d’autres civilisations du bassin Méditerranéen, chez les Etrusques en particulier, avant d’arriver en Europe au Moyen Age.

La technique consiste à mettre en rotation sur un tour une pièce en bois à laquelle on donnera une forme à l’aide d’outils tenus à la main : gouges, bédanes, racloirs. Les tours anciens étaient actionnés par une force manuelle, aujourd’hui ils sont équipés de moteurs électriques, mais le principe reste le même et le geste est toujours présent.

→ Lien vers

http://www.aftab-asso.com




La première étape du tournage sur cire : un réel succès !



Dominique Villier observant les gestes d'Alain Mailland


La matière est plus tendre que le bois, et se modèle plus facilement et beaucoup plus vite. Elle impose toutefois d’autres réalités : la saison et la température de l’atelier la rendent molle, pour plus de précaution, Alain Dominique et Myriam décident donc de la mettre… au frigo ! (Quelques minutes suffisent à la rendre plus dure).







étapes N°1 et 2 :

fixer la pièce de cire sur le tour, puis mettre ce dernier en rotation




étape N°3

Alain Mailland sculptant la cire à l'aide du Bédane



Autre découverte : la cire tournée ça colle ! Nos amis joueront donc du racloir et du chalumeau pour tout nettoyer, et oui tout ne peut pas être parfait.


déballage de cire après creusage du bol!!



Myriam et Dominique en profitent pour redécouvrir cette matière sous un nouvel aspect : en coupeaux elle donne de nouvelles formes et caractéristiques, ce qui semble donner des idées à Myriam !



bol en cire tournée





La seconde étape, tournage du laiton ça marche aussi !



morceau de laiton fixer sur le tour


Cette fois-ci il faut un peu plus de maîtrise, de force dans le geste et d’affûtage d’outil : le laiton est plus résistant que la cire et le bois, il a tendance à polir les instruments plus vite.

Le résultat est immédiat : la laiton prend tout son éclat, cette fois-ci les déchets sont moins gênant, il s’agit de poussière mais quelle poussière, magnifique !

Trois p’tits tours plus tard (facile !) et du papier à gros grain …voilà le laiton parfaitement poli: c’est vraiment magique !






Attention les yeux!

laiton tourné et poncé











En conclusion, cette journée a été plutôt positive, les expériences ont toutes fonctionné et nos trois artiste-artisans ont les idées en ébullition.

On ne vous en dit pas plus, enfin d’ici la semaine prochaine, c’est promis !

Un petit mot, pour terminer, sur la deuxième résidence qui devait avoir lieu ces jours-ci, nous sommes au regret de vous annoncer qu’elle ne pourra pas avoir lieu comme prévu. Mais rassurez vous, nous vous réservons bien d’autres collaborations !

vendredi 20 avril 2007

Présentation


Voila un petit récapitulatif du projet, ses évolutions et nouvelles ouvertures :


DE L’ESPRIT A LA MATIERE

De l’Esprit à la Matière est un projet de recherche et d’expérimentation basé sur des rencontres techniques, humaines et idéologiques des différents métiers de l’Art tels que l’artisanat, l’artisanat d’art, les arts plastiques et le design. Le rapprochement de ces disciplines est sans aucun doute le rapport le plus intéressant qu’il y ait à explorer en matière de créativité, de rupture et de renouvellement artistique. Le but d’une telle expérience n’est pas de prouver qu’il existe une seule et unique façon de travailler la matière, mais bien de démontrer que la collaboration et la fusion de différents savoir-faire peuvent être à l’origine d’un mécanisme de création nouveau. Cette idéologie repose sur un principe de consensus situé entre la transmission et l’écoute ainsi que sur un respect mutuel des valeurs d’autrui.


Cet échange se concrétise par la mise en place d’une résidence artistique entre Alain Mailland, tourneur sur bois à Uzès et Dominique et Myriam Villiers, fondeur sculpteur sur bronze à Montmirat. Cette rencontre s’axe sur deux enjeux majeurs : une conception purement technique interrogeant la matière et l’aspect social d’un travail commun agissant à la fois sur le plan individuel et collectif. Des travaux photographiques, d’écriture et vidéo graphiques permettront de transmettre cette expérience au grand public.


L’esprit de ce projet rejoint l’idéologie du compagnonnage qui est celle du partage, de l’échange et de la rencontre comme en témoigne la précédente collaboration entre des apprentis de la Maison des Compagnons du Devoir de Nîmes et les étudiants en arts appliqués de la faculté de Nîmes autour du mobilier urbain. Cette philosophie commune rassemble le temps de l’exposition De l’Esprit à la Matière, l’ensemble de ces savoirs et leurs diverses imprégnations. Cette exposition présentera donc les processus de création et œuvres de ces différents métiers de l’art : les travaux nés de la résidence, les chefs d’œuvres des compagnons et les créations autour du mobilier urbain.


Cet évènement est ouvert au grand public et entièrement gratuit. Il réunira amateurs d’art contemporain, d’artisanat, d'artisanat d'art et du design, ainsi que les professionnels et les personnes en formation des divers métiers de l’Art autour d’une discussion lors du vernissage, le mercredi 20 juin 2007. Ce sera l’occasion d’une mise en commun de la philosophie « De l’Esprit à la Matière » et les différentes interrogations que pose cette expérience.


Cette évènement est également ouvert au jeune public (écoles primaires, centres de loisirs et centre social), où l’enfant découvrira de manière ludique les différents métiers de l’Art (les techniques, les matières et le travail de création…) afin d’éveiller son sens critique sur l’Art.


Exposition De l’Esprit à la Matière

Vernissage et discussion mercredi 20 juin à partir de 19h00

Exposition du mercredi 20 juin au dimanche 24 juin 2007

De 9h00 à 18h00

Maison des Compagnons du Devoir de Nîmes

Four À Chaux - 3, Chemin du Compagnon – 30900 NIMES


jeudi 29 mars 2007

DE L’ESPRIT A LA MATIERE


Philosophie du projet

Le principe général de ce projet est une rencontre en trois temps :

  • Une rencontre d’hommes
  • Une rencontre technique
  • Une rencontre d’idées

Le concept est de permettre la rencontre entre des artisans et artistes plasticiens. Cet échange prendra la forme de journées rencontres où se mêleront les savoirs être, savoirs faire et les savoirs dire des deux communautés artistiques, dans l'optique de transmettre cette expérience au grand public.

Notre objectif est de faire se rencontrer deux entités qui ont leurs propres codes de conduite, codes moraux et logiques de travail

Le rapprochement de deux disciplines est sans aucun doute le rapport le plus intéressant qu’il y ait à explorer en matière de créativité, de rupture et de renouvellement artistique. Le point de départ est sans équivoque : la Technique ; ou comment la matière peut être « Pensée » du point de vue technique.

Ce que nous cherchons à interroger, ce sont les approches différentes appliquées à la matière et les discours divergents qui en ressortent.

Est ce la matière qui détermine la forme ou à l’inverse la forme qui définit la matière ou doit on les considérer indépendamment l’une de l’autre ? En d’autres termes, est-il possible de croire en plusieurs combinaisons ?

Le but d’une telle expérience n’est pas de prouver qu’il existe une seule et unique façon de travailler la matière, mais bien de démontrer que la collaboration et la fusion de différents savoir-faire peuvent être à l’origine d’un mécanisme de création nouveau.

Cette idéologie repose sur un principe de consensus situé entre la transmission et l’écoute ainsi que sur un respect mutuel des valeurs d’autrui.

En définitive, les rencontres s’axeront sur deux enjeux majeurs : une conception purement technique interrogeant la matière et l’aspect social d’un travail commun agissant à la fois sur le plan individuel et collectif.

Dans cette logique, nos objectifs sont :

  • Permettre des rencontres artistiques
  • Développer la recherche et l’expérimentation plastique
  • Partager le processus de création
  • Proposer une nouvelle définition de l’Art
  • Développer de nouvelles formes de transmission au public

Concrétisation du projet

Le projet « de l’Esprit à la Matière » se déroulera à travers deux évènements :

  • Des Résidences Mobiles Artistiques et Plastiques
  • Une exposition retraçant l’ensemble des travaux


Les Résidences Mobiles


Deux résidences se dérouleront de mars à mai 2007 et fonctionneront grâce à un système d’alternance d’ateliers.

La concrétisation de cette phase est l’intégration de l’artiste dans l’atelier de l’artisan, et réciproquement, avec une double perspective de découverte et d’initiation. Ce procédé de résidence mobile a pour but de favoriser l’immersion dans l’espace de création d’autrui afin de préciser et de définir ensemble les méthodes qui seront appliquées lors de la collaboration.

Les acteurs qui participent bénévolement à cette première phase d’étude et de création sont des acteurs locaux et régionaux représentant la diversité artistique du territoire.


La première résidence :
  • Anne Delhaye est une plasticienne montpelliéraine installée à la Friche de Mimi. Ebéniste de formation, le bois reste son matériau de prédilection et c’est bien souvent grâce à la couleur qu’elle lui donne toute son expression. Anne Delhaye est également membre du collectif d’artistes Lakshmi avec qui elle réalise des expositions communes


  • Nicole Le Fur est céramiste mosaïste à Massillargues-Attuech, membre des Ateliers d’ Art de France elle exerce sa profession depuis 30 ans et participe activement à l’organisation du festival de la Céramique d’ Anduze « Autour de la Terre », festival qui propose des rencontres plastiques entre artistes peintres et céramistes.


www.ceramique-decoration.com


La deuxième résidence :


  • Alain Mailland est tourneur sur bois à Uzès et travaille essentiellement à partir de bois vert. Ses productions se composent autant de vases, coupes, lampes, et abat-jours que de sculptures caractérisées par leur extrême finesse. Ce travail remarquable lui faut d’être exposé à l’étranger ou il effectue de nombreux stages. (États-unis, Canada, Australie)


www.mailland.fr

  • Dominique et Myriam Villiers sont fondeurs sculpteurs à Montmirat où ils travaillent dans leur fonderie des 5 continents. Membres de l’association Non-Grata production, ils participent à la recherche de ce laboratoire d’expériences où se cristallisent les énergies de la peinture, de la sculpture, des arts graphiques, du théâtre, de la photographie et du multimédia ; leur but étant de décloisonner la création et de l’ouvrir à d’autres pays et disciplines

www.nongrataproduction.org



L’exposition finale


Le public étant absent de cette phase de recherche, nous avons pensé à un procédé original de transmission par le biais de plusieurs médiums qui pourront être exploités lors de l’exposition finale:

  • La présence de deux photographes au cœur des ateliers : Sendrine Bonnefond et Laurent Laeschaeve
  • La tenue d’un carnet de bord par le binôme
  • Une prise de son permettant de recréer l’ambiance des ateliers
  • Un reportage vidéo

Cet évènement sera la clôture du projet « De l’Esprit à la Matière », il se déroulera courant juin (les dates seront bientôt confirmées) et réunira les travaux des deux résidences artistiques

  • Oeuvres, études préliminaires (croquis, esquisses) et travaux journalistiques (reportage photographique, carnets de bord, prise de son, vidéo).


Ces rencontres auront pour finalité de présenter au grand public les processus de création, acteurs et œuvres finales. Cette exposition investira le domaine de la Maison des Compagnons du Devoir de Nîmes et présentera la problématique « de l’Esprit à la Matière selon plusieurs espaces scénographiques :

  • Plusieurs espaces d’exposition interpelant les différents sens : la vue (photographie, carnets de bord, vidéo), l’ouie (diffusion sonore des ateliers), le toucher (la matière brute, sculptures).
  • Un espace d’échange et de discussion sous forme de « café philo ».


Ces espaces créeront une intimité favorisant la rencontre des publics professionnels (artistes et artisans), initiés (art contemporain et artisanat) et amateurs (grand public) avec les différentes œuvres du projet « De l’Esprit à la Matière ».


L’exposition s’ouvre également au jeune public (centres de loisirs et écoles primaires) par le biais de visites pédagogiques qui permettront de :

  • découvrir une exposition par une approche ludique avec la participation active de l’enfant : un jeu de piste l’amènera à chercher les réponses d’un questionnaire au cours de la visite guidée.
  • proposer une pédagogie nouvelle sur le regard d’une œuvre et son processus de création par le biais de différents sens : Toucher de la matière brute puis l’œuvre réalisée à partir de ce même matériau. Ecouter les bruits du travail en atelier. Regarder les travaux, croquis, photos, vidéo.
  • sensibiliser les enfants aux techniques de création : présentation de l’outillage, visionnage d’un reportage sur le travail des artistes artisans dans les ateliers, explication des croquis.
  • éveiller le sens critique et amener les enfants à découvrir une définition plus ouverte des métiers de l’art, ici l’artisanat et les arts plastiques.
  • Un goûter sera servi aux enfants lors d’une discussion d’après visite, il permettra de mettre en commun les réponses du jeu de piste et de répondre aux questions nées de cette expérience.


Maison des Compagnons du Devoir
Nîmes