dimanche 20 mai 2007

L'aventure continue


Nous arrivons sur les lieux de la résidence où nous retrouvons Myriam, Dominique et Alain en plein broyage de bouse. En effet au séchage de la première couche, apparition de fentes trop nombreuses due au mélange ne contenant pas assez de fibres végétales. Ce problème sera résolu par le rajout d’un nouvelle couche de jus de bouse rendu plus fluide par l’apport technique de Babeth, la femme d’Alain : le presse légumes !!!


L’instant est cocasse : broyer la bouse au presse légumes, ça sent, ça gicle et nos amis sont tous habillés de blanc…..les idées fusent, la proposition est lancée, bataille rangée de bouse de vache !!! Ne vous inquiétez pas notre raison a pris le dessus….dommage !!!

Trêve de plaisanteries, Myriam entame le deuxième trempage pour parfaire cette première couche fissurée.



Après le trempage vient le séchage




Laurent arrive sur les lieux, notre photographe et témoin de cette expérience, il capture les traces de la rencontre : un geste, un regard, une matière. La résidence devient elle aussi matière d’une nouvelle création. Par son regard posé sur cette création, ainsi que celui de Sendrine, ils permettent la mise en abîme de ce processus de création et participe à la transmission collective de l’expérience.



Laurent,

et oui on a pas son talent , on vous promets un plus joli portrait ainsi que celui de Sendrine, enfin vous l’avez en pleine pratique de son art !!!





Profitant du temps de séchage, nous prenons pour un temps la casquette de journaliste invitant Alain, Myriam et Dominique à une interview filmé où nous leur posons des questions relatives à l’expérience (à découvrir lors de l’exposition). La motivation n’est pas immédiate, comprenez l’exercice n’est pas facile dotant qu’il est sans filet, place à la spontanéité !!! Ils se laissent finalement prendre au jeu et c’est une mine d’informations que nous recueillons. Par cette interview et des films réalisés dans les ateliers, une nouvelle trace de la création, la capture d’un ressenti afin que le public absent de ce processus puisse le saisir lors de l’exposition.


Le séchage terminé, la réalisation de la troisième couche se prépare, un mélange de terre argileuse qu’il faut tamiser et de balle de riz, 50/50 lié par de l’eau. Cette couche s’appelle le moule coque.







Tamisage de la terre argileuse
















Les deux matières du mélange : argile tamisé et balle de riz









Le moule coque








Durant l’application du moule coque (épaisseur maximum de 1 cm) les langues se délient, nous rebondissons sur les thèmes abordés dans l’interview. Dominique et Alain nous font part de leurs
expériences respectives de rencontres artistiques. Au delà d’un échange de savoir faire, cette rencontre permet l’échange d’autres savoirs, l’être et le dire. Nous partageons nos idées et visions de la création, de la transmission entre autres. Nous retiendrons ici l’image de vase communicant d’Alain parlant de la transmission et l’ouverture, l’accueil des fondeurs faits à Dominique et Myriam lors de leurs voyages. Nous évoquons également leurs milieux respectifs, le tournage et la fonderie, avec pour l’un la création d’une association pour le tournage d’art en France et pour l'autre le manque d’échange entre fondeurs de France.























La journée se termine sur ses dires et nous quittons toujours à regret cette bulle créatrice, coupée du monde, en pleine garrigue.

Nous laissons nos amis pour le séchage des moules et l’application de la deuxième couche du moule coque (1cm maximum aussi) que Dominique et Myriam effectueront chez eux.


Prochain rendez vous fixé pour la coulée du bronze !!!

Nouvelles étapes

Durant la dernière journée de modelage de la cire et la mise en place des tiges de coulée (tiges en cire collées à la sculpture en cire qui serviront d’entonnoir pour la coulée du bronze) de nouvelles expérimentations ont été menées : sculpture à partir des rubans de copeaux de cire tournée, intégration de copeaux de bois enduis de cire…


Suite au modelage de la cire, nos amis entament la réalisation des différentes couches constituant les moules qui serviront à la fabrication d’un bronze d’art selon la technique traditionnelle de la cire perdue que Myriam et Dominique ont appris auprès de Tejesh Man Shakya à Katmandou au Népal. Cette méthode est beaucoup moins répandue que la technique de la cire perdue burkinabée qui elle utilise du crottin de cheval et de l’argile (explication de cette technique sur le lien Non Grata production, la fonderie). A la différence, la méthode népalaise utilise les matières suivantes, argile, bouse de vache et balle de riz.






Ainsi Dominique, Alain et Myriam préparent le mélange de la première couche : tamisage de l’agile, extraction du jus de bouse de vache pour un mélange composé moitié bouse moitié argile appelé couche de contact.











Extraction du jus de bouse de vache















Les deux matières composant la couche de contact : argile et jus de bouse de vache





Le mélange passé au tamis











Le temps du séchage nous vous retrouvons pour la deuxième étape et une nouvelle journée !

jeudi 10 mai 2007

première semaine et nouveaux essais.


Les choses commencent à se préciser pour nos trois artiste-artisans,


Dominique et Myriam Villiers, Alain Mailland - photo L. Lesschaeve

Après les premiers essais fructueux du tournage de la cire, c'est bien un bol qui servira de modèle pour l'une des pièces qui seront coulées en bronze.
Il faut dire que cette idée n'est pas tombée du ciel, Myriam et Dominique sont de grands voyageurs avides de nouvelles rencontres, humaines bien sûr mais techniques aussi: Burkina Faso, Népal, et très prochainement l'Asie. Leur périple aura pour but de découvrir les secrets des bronzes sonores tels les bols chantant tibétains, les gongs et autres tambours; leur parcours: la Birmanie, la Thaïlande et la Chine. Mais le secret n'est pas facile à percer: c'est le traitement particulier du bronze et la régularité des parois qui lui permettent de chanter à la perfection. La physique ne laisse rien au hasard, il faut être précis et méticuleux sinon ça sonne faux!
Il paraitrait que là-bas aussi ils tournent directement sur bronze......peut-être un premier élément de réponse.


Concernant l'ornementation ou le traitement de texture, nos amis se sont essayés directement sur un morceau de bronze: mouler les détails du bol en cire donnerait un résultat bien moins net.
Encore une fois, les outils d'Alain se prêtent parfaitement à cette mission: le résultat, même s'il est différent de celui obtenu à partir des ciseaux d'orfèvrerie, reste enthousiasmant et enchante Myriam qui y voit de nouvelles possibilités de gravure.



















Effet de texture sur bronze à l'aide de fraise électrique




















Quant à Dominique et Alain, c'est tout naturellement qu'ils échangent leurs casquettes: Dominique s'essaie seul au tour alors qu'Alain commence le modelage à la cire. Changement de repères et de discours, on dirait que l'expérience fonctionne à la perfection.

Cet épisode vous sera contée par la deuxième photographe "de l'Esprit à la Matière", Sandrine Bonnefond, lors de l'exposition du 20 au 24 juin à la Maison des Compagnons de Nîmes.